En France, la crise de l'accès au logement pour les étudiants freines certains d'entre eux dans la poursuite de leurs études.
Des chiffres inquiétants
La difficulté à pour les jeunes à trouver un logement est une réalité préoccupante pour 88% d’entre eux de moins de 35 ans, révèle une étude menée par OpinionWay pour Wellow, spécialiste de la colocation. La problématique de l'accès au logement semble s'intensifier, entraînant des conséquences désastreuses pour cette tranche d'âge. En effet, 88% des jeunes estiment que "se loger relève aujourd'hui du parcours du combattant", bien que quitter le domicile familial soit souvent incontournable pour poursuivre des études ou accéder à l'emploi.
Cette difficulté a des répercussions significatives, avec 31% des moins de 35 ans reportant leur passage à une vie autonome et 20% retournant vivre chez leurs parents en raison de l'augmentation des coûts de logement. Par ailleurs, à défaut de trouver un logement, 26% des jeunes ont été contraints de différer leurs projets de reconversion professionnelle, 14% ont dû refuser un emploi et 12% ont renoncé à poursuivre leurs études.
Une sélection sans pitié sur les dossiers
Parmi les obstacles rencontrés, la sélectivité des propriétaires constitue un point majeur. En effet, "un jeune sur deux déplore les conditions trop sélectives imposées par les propriétaires", notamment en ce qui concerne la nature du contrat, le garant, la caution et le salaire minimum, selon les résultats de l'étude. Près de deux jeunes sur dix ont déjà fait face à l'impossibilité de fournir une caution parentale (16%), ce qui complique l’accès au logement.
Une lutte acharnée se déroule également lors des visites, avec 41% des jeunes participant à des entretiens tout en sachant que leurs dossiers ont peu de chances d'être acceptés. Cette compétition est exacerbée par le fait que 22% des répondants recherchent une solution de logement flexible, adaptée à leurs besoins.
La difficulté des étudiants à trouver un logement n'est pas nouvelle, mais cette année, le manque de logements abordables semble plus critique. Les nouvelles règles d'isolation thermique et la hausse des taux d'intérêt contribuent à la pénurie de biens locatifs, anticipant une rentrée difficile en septembre.
Une offre en diminution, des prix en hausse
Cette crise du logement se traduit par une concurrence féroce entre les candidats, des loyers déjà exorbitants en hausse de 8% à 10% entre les rentrées 2022 et 2023, et des propriétaires de plus en plus intransigeants. Les aspirations des étudiants à l'indépendance se heurtent ainsi à des obstacles difficiles à surmonter, conduisant à des situations précaires.
Les conséquences de cette crise du logement sont lourdes pour les jeunes. L'étude réalisée par OpinionWay pour Wellow indique que 12% des moins de 35 ans ont dû renoncer à poursuivre leurs études. Quittant le domicile familial pour accéder aux études ou à l'emploi, beaucoup de jeunes voient leurs projets d'avenir compromis, les plongeant dans la précarité ou la dépendance familiale.
Parmi les solutions temporaires adoptées par les étudiants mal logés, plus de la moitié se tournent vers des amis et plus d'un quart retourne chez des membres de la famille. Cependant, des situations plus précaires sont également observées, avec 3,55% des étudiants dormant dans leur voiture et près de 5% recourant à Airbnb. Les aides au logement, telles que les APL, semblent ne plus suffire, car elles ne parviennent pas à absorber les coûts élevés des loyers, surtout dans les grandes métropoles.
Le mal logement impact très fortement les jeunes
Le mal-logement a un impact significatif sur les études, avec 18% des étudiants estimant que leur logement a un effet négatif ou très négatif sur leur réussite académique. Chez les boursiers, la situation est encore plus préoccupante, avec 23% considérant que leur logement a un impact négatif ou très négatif sur leurs conditions d'études. Plus de 63% des étudiants n'ont pas d'espace de travail personnel, ce qui nuit à leur performance académique.
Face à cette crise du logement jeune, l'Union étudiante réclame une hausse de 10% des APL pour mieux soutenir les étudiants, quelle que soit leur situation. La nécessité d'apporter des solutions concrètes à cette problématique urgente se fait de plus en plus pressante, afin de garantir aux jeunes générations des conditions de logement décentes et favorables à leur épanouissement académique et professionnel.