Les voitures électriques connaissent un succès grandissant et les copropriétés doivent s’adapter en installant des bornes de recharge. Mais leur déploiement n’est pas aussi efficace qu’il le devrait.
En 2021, 6,5 millions de véhicules électriques et hybrides ont été vendus, soit une hausse de 62% par rapport à 2020. Ce succès s’explique par une urgence de renouveler le parc automobile qui est l’une des principales causes de pollution dans le monde. On estime même que d’ici 10 ans, 1 voiture vendue sur 3 sera électrique. Ce n’est peut-être pas assez mais c’est déjà un bon début pour réduire notre impact environnemental.
Manque de bornes de recharges pour voitures électriques dans les copropriétés
Qui dit voitures électriques dit bornes de recharge. Et si cela à un rapport avec l’immobilier, c’est parce que les personnes qui ont une voiture électrique ont bien du mal à la recharger à leur domicile. Pourquoi ? « Seulement 1 % à 2 % du parc immobilier collectif est équipé aujourd’hui de bornes de recharge » selon Pierre Clasquin, responsable du véhicule électrique chez TotalEnergies. Pourtant, 90% des recharges sont faites à domicile. L’habitat collectif, qui accueille près d’1 Français sur 2, ne semble donc pas encore suffisamment équipé en matière de bornes. Les syndics de coproriété n’ont pas l’air d’en faire une priorité et peinent à voir l’urgence de la situation.
Le “droit à la prise” dans les copropriétés
Les résidents ont tout de même la possibilité de s’équiper grâce à ce qu’on appelle le “droit à la prise”. Ce dispositif donne la droit à un propriétaire ou locataire disposant d’un véhicule électrique de demander l’installation à ses frais d’une borne de recharge sur une place de parking de sa copropriété. Le principe est que la borne est raccordée au compteur électrique des parties communes de l’immeuble. L’électricité utilisée est ensuite refacturée au détenteur du véhicule par le syndic.
Il faut savoir que depuis le 11 mars 2021, les immeubles neufs construits à partir de cette date, ont dans l’obligation de pré-équiper 20% des places de stationnement en bornes si le parking compte plus de 10 places. Mais bénéficier du droit à la prise peut être long et fastidieux. Le syndic peut s’opposer au projet dans un délai de 3 mois s’il a un motif jugé sérieux et légitime. Si la demande d’installation de borne provient d’un locataire, le propriétaire-bailleur doit être mis au courant des travaux envisagés et doit également donner son accord.
Pour Delphine Merle, co-fondatrice de White Bird, il faut impérativement que les syndics jouent le jeu pour que les 450 000 copropriétés de l’Hexagone se mettent à l’heure de l’électrique et deviennent plus attractives : « Les syndics sont des facilitateurs de la transition électrique des copropriétés. Sans compter qu’il est fort à parier que la mise à disposition de bornes de recharge deviendra dans les années à venir un critère déterminant que futurs acquéreurs ou locataires prendront en compte au moment de choisir leur nouveau logement. Un plus serviciel qui valorisera encore un peu plus l’immeuble. »