La Mairie de Paris a organisé en octobre 2023 un exercice de simulation grandeur nature intitulé "Paris à 50°C" afin d'anticiper les effets des canicules extrêmes dans la capitale.
L'événement “Paris à 50 degrés” a rassemblé environ 150 participants, dont des habitants, des écoliers, des collégiens, des pompiers, des secouristes, des policiers et des résidents d'Ehpad.L'exercice s'est déroulé dans les 13e et 19e arrondissements de la ville, mettant en scène une situation fictive en juin 2032 où Paris subit une vague de chaleur intense, avec une température ressentie atteignant 50 degrés. Les participants ont été confrontés à des scénarios d'urgence, tels qu'une panne du RER B nécessitant le déplacement d'une équipe médicale.
Le déroulement de la simulation de Paris à 50 degrés
La Mairie a ouvert des "lieux de refuge" pour mettre à l'abri les habitants, notamment des écoliers ayant déplacé leur classe dans un parking et des élèves transférés dans un tunnel de la Petite Ceinture. Ces lieux ont été choisis pour offrir une température plus fraîche, essentielle en cas de canicule.
L'exercice, élaboré par l'entreprise Crisotech, a également simulé des incidents imprévus, tels qu'une possible intoxication au monoxyde de carbone due à un groupe électrogène. L'objectif était d'anticiper les effets domino d'une crise, y compris des défaillances techniques et des problèmes humains.
L’engagement de la mairie de Paris
À la fin de l'exercice, la municipalité a annoncé son intention de recenser les lieux potentiels de refuge climatique à Paris, consciente que la ville doit se préparer à des canicules de plus en plus fréquentes. Cet exercice préventif s'inscrit dans une démarche proactive pour renforcer la résilience de la capitale face aux défis climatiques à venir.
Quand Paris atteindra 50 degrés ?
Prévoir avec certitude le moment où Paris atteindra les 50 degrés demeure complexe, mais les experts, dont le climatologue Robert Vautard, soulignent une possibilité inquiétante d'une telle hausse d'ici à 2050.
Le record de température actuel de la ville de 42,6 °C à l'ombre a été atteint en juillet 2019. Il est très probable que ce record augmente de 8 degré d’ici à 2050.
Si cette prédiction se réalise, les conséquences sur la ville de Paris seraient dévastatrices. Avec une moyenne actuelle déjà entre 2 et 3 degrés Celsius plus élevée que les zones rurales voisines, il est possible que ce chiffre augmente jusqu’à 10 degrés.
La canicule pourrait passer de 34 jours par an en 2030, contre 14 en 2008. D’ici 2030, les Parisiens pourraient endurer jusqu'à 35 nuits où les températures seraient jugées tropicales par rapport à seulement cinq en 2008. Une telle chaleur extrême aurait des répercussions sévères sur la vie quotidienne, mettant à l'épreuve les infrastructures, la santé publique et le bien-être des habitants, créant ainsi des défis considérables pour la résilience urbaine et la qualité de vie à Paris. En effet, ces prévisions scientifiques inquiètent une grande partie de la population. Certaines personnes façonnent leur avenir en fonction de ces prévisions, ainsi ils choisissent leur lieu de résidence en fonction des risques climatiques. On qualifie ce groupe d’individus comme étant des survivalistes de l’immobilier.
Zoom sur la résilience urbaine
La résilience urbaine est un concept essentiel dans la gestion des villes contemporaines. Il se réfère à la capacité d'une cité à anticiper, s'adapter et se remettre rapidement des chocs et des stress, qu'ils soient d'origine naturelle ou humaine.
C’est à partir de 2014 que la ville de Paris à pris en compte la résilience urbaine comme un enjeux important pour l’avenir. La capitale fait partie du programme international des “100 Villes résilientes” financé par la Fondation Rockefeller et s’est engagée pendant la COP21 à consacrer au moins 10% de son budget à la résilience urbaine.
La résilience urbaine englobe la robustesse des infrastructures, la cohésion sociale, la gouvernance efficace, ainsi que la capacité à innover et à apprendre de manière continue. À Paris, la résilience urbaine est au cœur du Plan de Résilience et d'Adaptation au Changement Climatique (PRACC).
Ce plan, initié par la Ville de Paris, vise à renforcer la capacité de la capitale à faire face aux défis climatiques actuels et futurs. Il s'articule autour de plusieurs axes stratégiques, tels que la préservation de la biodiversité urbaine, l'adaptation des infrastructures, la promotion de la mobilité douce, la création de lieux de refuge climatique, et la sensibilisation des citoyens.
En mettant l'accent sur une approche holistique et collaborative, le PRACC s'inscrit dans une démarche proactive pour construire une capitale résiliente et durable, capable de répondre aux enjeux complexes du XXIe siècle.
Les zones les plus avancées au niveau des solutions contre la montée des températures
Selon une analyse de l'Institut de technologie du Massachusetts, l'Islande, le Danemark et les Pays-Bas figurent parmi les nations les mieux positionnées pour un avenir durable caractérisé par de faibles émissions de dioxyde de carbone (CO²). Le classement du « Green Future Index 2022 » inclut également le Royaume-Uni, la Norvège, la Finlande, la France, l'Allemagne, la Suède et la Corée du Sud parmi les dix premiers pays les plus préparés à adopter une trajectoire respectueuse de l'environnement.
D’autre part, les nations du Moyen-Orient, bien que confrontées à des défis climatiques sévères, émergent comme des exemples notables de préparation aux impacts du réchauffement climatique. En dépit de la menace imminente de températures extrêmes d'ici 2050, les populations de la région ont développé une résilience face à la chaleur intense grâce à des infrastructures séculaires, telles que les tours attrape-vent, conçues pour faire face aux pénuries d'eau et aux conditions climatiques arides.
Ces pays du Moyen-Orient adoptent des stratégies intégrées, incluant la diversification économique, l'incorporation de technologies vertes, une gestion durable des ressources en eau, et la promotion active des énergies renouvelables. Ces initiatives témoignent de leur engagement envers la construction d'une résilience climatique et de leur capacité à s'adapter aux changements environnementaux.
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