Le 9 juin dernier, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale. Une décision qui a stoppé net des projets de loi visant à redynamiser le marché immobilier. La question se pose aussi sur la portée des futurs projets de loi portés par la prochaine assemblée.
Un environnement incertain
Après les élections européennes qui ont vu le RN s’imposer, l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale a provoqué une deuxième vague de choc dans le pays. Les prochaines semaines semblent très incertaines et le marché de l’immobilier est l’un des secteurs qui va en subir les conséquences. En effet, la dissolution de l’Assemblée nationale marque l’arrêt des projets de loi concernant le logement et il n’y a pour l’instant plus de perspective sur une éventuelle redynamisation du marché immobilier.
Un secteur encore plus fragilisé
Pour les principaux acteurs du secteur, cette annonce ne va pas inciter les Français et Françaises à investir ou à acheter leur résidence principale, car ils ne prendront pas le risque de s’endetter dans un contexte économique et politique aussi fragile. C’est ce que résume le président de l’IMSI (Institut du management des services immobiliers) Henry Buzy-Cazaux : “Le Président enlève toute visibilité aux ménages, qui n’investiront pas avec un endettement long quand ils ignorent ce que sera leur pays dans deux ou trois mois. Sans compter les incertitudes sur les taux d’intérêt, qui reflètent la confiance des marchés financiers ou le manque de confiance.”
Ce manque de confiance risque à nouveau de faire chuter les ventes qui ne sont déjà pas au beau fixe avec plus de 800 000 transactions en moins sur une année. Les taux de crédit avaient quant à eux réussi finalement à baisser mais on n’ignore désormais pour combien de temps. Ce que l’on sait déjà c’est que le taux d’intérêt de la dette française a atteint 3,32% le mardi 11 juin, un signe peu encourageant.
Législatives : quelles propositions pour le secteur immobilier ?
Après la dissolution, il faut préparer la suite. Les élections législatives auront lieu le 30 juin et le 7 juillet prochains, ce qui laisse peu de temps aux candidats de faire campagne et de présenter leurs propositions de loi.
Du côté de Renaissance, le logement ne semble pas être une priorité. L’actuel Premier ministre Gabriel Attal a simplement indiqué qu’il souhaitait mettre en place une exonération des frais de notaire pour les primo-accédants.
Les ambitions du Nouveau Front Populaire sont plus importantes : revalorisation des APL de 10%, augmentation du nombre de logements sociaux, plafonnement des loyers généralisé, accessibilité du PTZ pour tous les primo-accédants, garantie universelle de loyers, etc.
Les Républicains, eux, souhaitent revenir sur l’interdiction des mises en location des passoires thermiques, mettre en place un crédit d’impôt carbone, simplifier les baux de location ou encore créer un statut de bailleur privé.
Parmi les propositions défendues par le Rassemblement National ces derniers mois, on note que le parti veut réserver l’attribution des HLM aux ménages français, réviser la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) ou créer un fonds de garantie des loyers. Mais le logement est pour l’instant absent de leur nouvelle campagne.
Ublo est l’allié des bailleurs et des résidents