Alors que les épisodes de canicule se sont multipliés cet été, ce sont les habitants des HLM qui ont le plus souffert, devant supporter de très hautes températures dans des logements mal isolés.
On le sait déjà, les épisodes caniculaires vont se multiplier dans les années à venir. D’après l’INSEE, au cours des 30 prochaines années, la France subira jusqu’à 29 journées anormalement chaudes par an contre moins de 16 auparavant. Face à la canicule, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les personnes âgées, les enfants, les professionnels du bâtiment sont plus vulnérables, tout comme les habitants des HLM qui doivent subir des températures record dans leur logement souvent mal isolé et pas du tout pensé pour affronter une telle chaleur.
38° à l’intérieur des HLM durant la canicule
Cet été, les témoignages d’habitants suffoquant dans des HLM ont été relayés dans plusieurs médias lors de la canicule. Dans un article de La Nouvelle République, Sylvie, locataire d’un HLM à Poitiers a vu son thermomètre grimper à 37° à l’intérieur. Sous les toits, c’est pire puisqu’une famille de trois personnes a dû supporter 38° avec pour seul soulagement un ventilateur. De nombreuses personnes tombent malades, se retrouvent déshydratées, se sentent faibles, ne dorment pas et les conséquences peuvent être encore plus terribles. On rappelle que la canicule de 2003 a fait plus de 15 000 morts dans l’Hexagone.
Les solutions ne sont pas légion. Il y a ceux qui vont chercher de la fraîcheur dans les allées climatisées des supermarchés, celles qui se lèvent à 7h pour profiter du vent. D’autres se font prêter un climatiseur ou attendent tout simplement que ça passe enfermés dans leur appartement plongé dans le noir. Mais pour que cela change, il faudrait traiter le problème à sa source. En effet, les logements HLM sont très mal isolés et les rénovations peinent à se mettre en place. Car si l’été, la chaleur est étouffante, en hiver le froid s’incruste aussi dans les intérieurs. Les locataires réclament donc aux bailleurs sociaux des travaux de réhabilitation pour avoir des conditions de vie plus décentes.
10 milliards d’euros pour la rénovation urbaine
En 2021, l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) estimait que 12 millions de personnes étaient en situation de précarité énergétique. Les ménages concernés sont les plus modestes qui n’ont pas les moyens de déménager ou de s’acheter des équipements pour rafraîchir leur logement.
Selon l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU), “l’empreinte carbone des 10 % de Français les plus pauvres est entre 3 et 4 fois inférieure à la moyenne nationale, mais ce sont eux qui subissent le plus durement les conséquences du réchauffement climatique et de l’expansion de l’activité humaine.” Ainsi, l’Agence veut investir 10 milliards d’euros pour remédier à cela. L’objectif est de rénover en profondeur les logements et de construire de nouveaux immeubles en respectant les enjeux écologiques. Plus généralement, l’agence souhaite aboutir à “des quartiers durables plus sobres, plus inclusifs, pensés en amont pour mieux répondre aux problématiques d’îlots de chaleur, d’eaux pluviales ou de désenclavement”.
Si ces chantiers risquent de prendre du temps, les mairies peuvent également proposer des solutions en rafraîchissant l’espace urbain pour rendre certains quartiers plus respirables et agréables pour les habitants.
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